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Introduction

 

L’étude menée dans ces pages traite de macroéconomie.

L’Académie française en donne la définition suivante : étude des phénomènes économiques considérés à l'échelle nationale ou internationale. Le petit Robert pour sa part précise : partie de l’économie qui étudie les grandes structures et les phénomènes économiques globaux.

Disons que c’est aussi l’étude des grandeurs économiques et monétaires et de l’incidence de leurs relations réciproques sur la vie économique de tous les jours.

Le petit Robert nous dit que la Science est la connaissance exacte, universelle et vérifiable exprimée par des lois. Pourquoi la macroéconomie ne serait-elle pas une science, et plus encore une technique ou un ensemble de techniques, comme il en est de la médecine et des techniques de la chirurgie par exemple ?

Malgré tous les efforts déployés par un très grand nombre de scientifiques et de chercheurs plus particulièrement depuis le milieu du XXème siècle - aidés en cela par de puissants moyens de communication - le résultat n’est pas à la hauteur des espérances.

Comment se peut-il que l’on soit impuissants face à une crise qui dure maintenant depuis près de 6 ans et qui a atteint progressivement une dimension planétaire ?

L’étude menée dans ces pages propose un faisceau d’analyses économiques et monétaires qui convergent invariablement vers la monnaie, source méconnue de vie économique.

C’est la monnaie régulée qui nourrit la croissance (donc l’emploi et le pouvoir d’achat). Orientée convenablement elle peut tendre vers une répartition harmonieuse des revenus entre les agents économiques et peut également guider les choix politiques pour une utilisation rationnelle des ressources en hommes et en matière dans un environnement protégé.

Le lecteur pourra vérifier qu’il existe une loi macroéconomique qui démontre que la sphère de l'activité de production, dite sphère réelle, connaît l'expansion ou la récession selon qu'elle est alimentée plus ou moins en monnaie. Dans la dynamique économique, l'épargne joue le rôle du frein tandis que le crédit joue celui de l'accélérateur. L'activité économique fonctionne à peu près comme le moteur d'un engin mécanique : elle tourne plus ou moins vite selon qu'elle est alimentée plus ou moins en carburant, c'est-à-dire en monnaie.

Alimentée non pas avec la monnaie dite en circulation qui ne circule pas du tout comme on le croit, mais avec la monnaie telle qu’elle est remise en circulation par les agents économiques.

En définitive, la conjoncture n’est rien d’autre qu’une économie libérale livrée à l’influence désordonnée, parce que non régulée, des facteurs endogènes opposés que sont l’épargne et le crédit.

Cet aspect macroéconomique et les effets de frein de l'épargne échappent totalement aux théories actuelles. Et, il ne faut pas croire que l'épargne finance l'investissement, comme le laisse supposer la théorie de l'égalité de ces deux termes, à laquelle échappe curieusement le troisième et dernier terme : les échanges extérieurs.

Il apparaît ainsi que la croissance dépend en premier lieu de l'abondance monétaire au sein de la sphère réelle, et ensuite de la maîtrise de ses effets sur les prix, donc sur les revenus.

Il y a bien longtemps que l'inflation monétaire n'est plus la cause des hausses des prix, laquelle s'explique plus simplement par l'attitude de ceux qui ont le pouvoir de les modifier, à la recherche de toujours plus de profits.

La réflexion est encombrée par des théories et dogmes d’un autre âge, ayant acquis force de loi, sans qu’ils n’aient jamais été vraiment remis en question, bien que confrontés à des faits qui les démentent. C’est le cas, notamment et surtout, de la théorie quantitative de la monnaie ébranlée par les faits depuis de nombreuses années, mais jamais abattue pour autant.

Cette théorie qui veut définir le niveau des prix en fonction de la masse monétaire et de sa vitesse de circulation, sert d’alibi aux banquiers centraux qui n’ont rien d’autre pour justifier leur politique de lutte contre l’inflation. Ils ont réussi l’exploit d’inoculer dans le corps économique de la planète un mal que l’on peut appeler « syndrome de l’inflation », mal qui s’est répandu jusque chez nos élites.

Principalement fondée sur des situations de pénurie, elle a été généralisée aveuglément à toutes les circonstances de la vie économique, alors qu'elle ne trouve pas à s'appliquer en période d'abondance, même relative comme c'est le cas dans nos pays industrialisés, lorsque l'appareil de production bien rôdé est capable de répondre dans de très courts délais à la demande des agents économiques. On semble oublier que c'est la rareté d'un produit qui fait son prix. Son succès tient au fait qu'elle sert à nulle autre pareille le capitalisme monétaire dans sa lutte perpétuelle contre l'inflation.

La crise que nous subissons impuissants depuis plus de 5 ans trouve son origine dans les deux chocs systémiques qui ont ébranlé les systèmes monétaires nationaux et internationaux, les uns et les autres copiés sur le modèle américain car en ayant adopté ses normes et ses pratiques plus ou moins douteuses. De plus, la crise s’est internationalisée avec la mondialisation des échanges.

Le premier choc est parti en 2007/2008 des Etats-Unis avec l’affaire dite des « surprimes », gigantesque escroquerie montée de toutes pièces par les banques américaines sous l’œil bienveillant et complice de la Fed, laquelle l’a chèrement payé puisqu’elle a dû se mettre - en état de quasi-faillite - sous la protection  du Trésor au début de l’année 2011.

La Fed prêteur en dernier ressort a cédé sa place à l’Etat américain payeur en dernier ressort !

Les titres « subprimes » mêlés par titrisation avec d’autres valeurs ont été diffusés par dizaines ou centaines de millions dans le monde de la finance internationale (banques, fonds de pension ..) appâté par des taux d’intérêt élevés. Mais, en devenant toxiques ils perdaient de leur valeur et généraient des pertes dues à leur dépréciation, si bien que l’on a assisté dans l’ombre à un sauve-qui-peut général. Les banques, tant américaines qu’européennes, qui possédaient ces titres en grand nombre ont cherché à s’en débarrasser vers des bad banks ou structures de défaisance, avec plus ou moins de succès.

Conséquence immédiate, les marchés interbancaires ne veulent plus de ces titres et ils ne sont plus acceptés en garantie par les organismes prêteurs, d’où le premier choc systémique.

Le deuxième choc provient nous semble-t-il d’une erreur de politique monétaire invraisemblable de la part de la BCE qui a voulu faire respecter soudainement en 2010 le ratio de l’endettement public (60% du PIB) fixé par Maastricht. Pourquoi ? Alors qu’avant la crise, en 2006, les taux d’endettement avaient déjà dépassés le seuil critique dans bon nombre de pays européens, notamment l’Italie (107%), la Grèce (105%), la Belgique (89%) et l’Allemagne (68%).

Jusque là les Etats plaçaient les bons et obligations du Trésor selon leurs besoins propres sur les marchés, principalement auprès des banques, assurances et fonds de placement. Puis jugeant que les limites étaient largement dépassées, la BCE a imposé aux Etats les plus exposés de réduire leur taux d’endettement, sans se poser la question de savoir si sa décision était judicieuse et pertinente, dans l’intérêt public évidemment.

C'est ainsi que l’émission de nouveaux titres a été pratiquement interdite, ne laissant la place qu’au roulement (reports d’échéances) de la dette, ce qui s’appelle de la cavalerie. Si en avril 2013 le Président de la BCE a donné pouvoir à la Banque de France de battre monnaie, cela veut bien dire qu’il en a levé l’interdiction pour la France.

Il est apparu très vite que les Etats concernés ne pourraient pas rembourser, ce que les marchés ont bien anticipé. Les titres souverains ont subi alors des décotes de plus en plus fortes à mesure que leurs économies se dégradaient et que la spéculation s’en emparait.

Nouvelle conséquence immédiate, les marchés interbancaires ne veulent plus de ces titres en raison de leur risques de dépréciation et ils ne sont plus acceptés en garantie par les organismes prêteurs, d’où le deuxième choc systémique.

Il faut savoir que ces marchés interbancaires sont ouverts à la sortie de la compensation où les positions débitrices de certaines banques sont égales aux positions créditrices des autres, compensées par définition. Le règlement de ces positions s’opérait sans monnaie centrale - contrairement à la version officielle - par des prêts/emprunts des unes envers les autres contre garantie naturellement (principalement les titres subprimes avant qu’ils ne deviennent toxiques et les titres souverains avant que n’apparaissent les risques de défaut).

Dès que ces garanties ont été refusées, les banques emprunteuses se sont alors retournées vers leur Banque centrale : Fed aux USA, BCN en Euro zone. Le règlement des positions se fait alors en monnaie centrale.

En Europe en outre, celles qui disposaient de disponibilités ont profité de la circonstance pour se débarrasser des titres souverains qu’elles possédaient contre monnaie centrale.

C’est ainsi que la Fed possède pour plus de 1.000 mds $ de titres toxiques et les BCN, devenues bad banks, possèdent des centaines de mds € de titres souverains déprécies, dépréciations que les autorités monétaires européennes se refusent à constater car ce serait reconnaitre l’échec de leur politique. L'avouer mettrait à contribution les Etats pour reconstituer des fonds propres devenus insuffisants.

Le système monétaire est donc en pleine crise systémique, crise due au dysfonctionnement des marchés interbancaires. Cette crise durera tant que ces marchés ne fonctionneront pas à nouveau convenablement, ce qui parait exclu dans l’état actuel du système.

On vient de voir comment les banques ont dû ou choisi de se débarrasser de leurs titres, dépréciés ou en voie de l’être, contre monnaie centrale « sonnante et trébuchante ».

Cette monnaie centrale scripturale distribuée ainsi à profusion, ne peut pas servir à l’économie réelle. Elle alimente la trappe à liquidité. Car, si l’on sait comment elle a rempli les comptes des banques, on ne sait pas vraiment pourquoi celles-ci les conservent en compte.

C’est une particularité de la monnaie scripturale que la toute puissance monétaire ne peut ignorer : la monnaie centrale ne peut s’échanger qu’entre titulaires de comptes ouverts à la Banque centrale : les banques et le Trésor. Laisser croire le contraire relève de l’imposture.  De même que la monnaie secondaire ne peut s’échanger qu’entre titulaires de comptes ouverts dans une banque de dépôts : les agents non bancaires (ANB). Deux monnaies, deux compartiments distincts.

La monnaie scripturale obéit à des règles qui ne sont pas celles de la monnaie fiduciaire. Celle-ci se transmet de la main à la main car elle est matérielle. Celle-là se transmet par voie d’écritures comptables car elle est immatérielle.

Il convient de savoir maintenant que la Banque centrale n’a aucun pouvoir sur l’émission de monnaie secondaire, celle qui est émise par les banques elles-mêmes, car elle a abandonné - sans condition - aux banques de dépôts toute liberté d’émission. Comment pourrait-elle ainsi lutter contre l’inflation monétaire dont elle se réclame pourtant de la responsabilité suprême.

Pour dissimuler leurs faiblesses, masquer leur incompétence et conserver taboue la monnaie, les autorités monétaires entretiennent la confusion dans l’opinion :

a) en renforçant le syndrome de l’inflation, à l’aide de la théorie monétariste, arme de dissuasion massive,

b) en laissant croire à la théorie du multiplicateur monétaire, fausse théorie mais aussi redoutable d’efficacité que la première car généralement admise par la plupart des économistes,

c) en faussant délibérément la mesure de la masse monétaire ; il en est ainsi :

-  des banques créatrices de monnaie mêlée aux établissements financiers (qui n’ont d’autre pouvoir que celui de la faire circuler),

- de la monnaie scripturale mêlée aux instruments monétaires, alors que rien n’est plus facile à mesurer que la monnaie scripturale puisqu’elle est faite d’écritures comptables,

- des dépôts à un terme supérieur à 2 ans qui sont écartés des instruments de mesure sur lesquels s’appuie toute politique monétaire, 

tous éléments concourant paradoxalement à fausser la théorie monétariste, mais on n’en est pas à une contradiction prés.

d) par l’utilisation d’un vocabulaire trompeur, des inexactitudes et des discours tronqués ; et de nombreuses incohérences non relevées car affirmées avec autorité.

Les autorités monétaires ne maitrisent rien du tout et on peut même se poser la question de savoir si la complexité du système et le voile qu’elles ont jeté délibérément sur la monnaie - pour la conserver taboue - ne les ont pas aveuglées au point de les priver de la lucidité indispensable pour assurer une saine gestion monétaire.

Des analyses des circuits monétaires, il ressort que l'épargne déposée en banque est gelée par le système, sans utilité pour l'économie. Elle occupe des parkings monétaires et n'en sort que sur ordre des titulaires de ces comptes. C'est pourquoi, elle exerce un puissant effet de frein sur l'appareil de production.

La Banque centrale ne peut ignorer l’existence de simulacres de transferts de l’épargne réglementée qui ne sont que des mouvements de fonds dans une autre monnaie que secondaire : la monnaie centrale, la seule échangée entre banques. Rappelons que ces deux monnaies s’échangent dans deux compartiments séparés, exactement comme s’il s’agissait de devises étrangères, mais ici à parité.

Il faut bien voir que les banques, dans leurs transactions quotidiennes propres avec les agents non bancaires (ANB), s’appuient sur la monnaie secondaire qu’elles ont-elles-mêmes créée, ce qui a pour effet d’affecter la masse en circulation. Si elles sont bénéficiaires (cas courant, fort heureusement) elles la réduisent et inversement si elles sont déficitaires elles l’augmentent.

Tous les pays vivent à crédit et les limites de l'endettement commencent à inquiéter sérieusement nos élites et dirigeants, tant elles semblent avoir atteint le seuil du non remboursement.

Il est trop facile de dire que les taux de la dette publique et/ou la dette privée sont trop élevés sur la base de limites fixées de manière arbitraire. Comment peut-on dire qu’un taux considéré comme trop élevé à une époque déterminée est toujours trop élevé à une autre époque donnée, toutes conditions économiques changées, sinon bouleversées ?

Le système actuel de monnaie d’endettement nous mène lentement mais sûrement à notre perte, avec une accélération due à la crise, car il repose pour fonctionner sur une progression constante du recours au crédit, d'abord pour neutraliser les effets négatifs de l'épargne bancaire, qui est une épargne morte, puis pour rembourser les emprunts antérieurs, sans oublier les intérêts nécessairement prélevés sur la masse en circulation. Le reflux de l'endettement, accentué par la crise avec la panne du crédit, conduit à terme à la réduction (par destruction) de la monnaie scripturale bancaire, la seule en usage chez les agents non bancaires. Il y a là un grave danger d'effondrement du système par manque de monnaie, accru par l'arrêt annoncé de l'endettement public.

Ce problème vital ne semble pas préoccuper le pouvoir monétaire qui a tellement de chats à fouetter par ailleurs. Il n’existe apparemment aucune étude, aucune recherche, qui permettrait de fixer ou de tenter de fixer une ligne directrice dans la politique de gestion de la monnaie prise sous l’angle de son endettement.

En cette période de récession que nous connaissons, le manque de monnaie réduisant l’activité et les revenus, les conflits d’intérêts sont exacerbés et ce sont naturellement les plus forts qui l’emportent au détriment des plus faibles. Le creusement du fossé qui sépare les riches et les pauvres ne trouve pas ailleurs son origine.

C'est pourquoi, la première et la plus importante des missions qui incombe à tout gouvernement dans la conduite d'un pays, est la gestion monétaire par la régulation accompagnée d'une politique nouvelle visant à maîtriser l'inflation des prix en infléchissant les comportements des agents économiques qui sont à l'origine des variations de prix.

A ce propos, il faut savoir que l'Etat tient toujours ses comptes comme ceux d'un épicier en recettes et dépenses. Même si depuis la fin du siècle dernier des comptes de patrimoine ont vu le jour.

Le budget de l'Etat est un budget de trésorerie, mêlant indistinctement :

- dans les recettes, celles qui concernent les taxes et impôts, les revenus de ses participations dans les entreprises publiques, les cessions de biens et les emprunts,

- dans les dépenses, celles qui concernent les dépenses de fonctionnement, les aides diverses et variées, les investissements, les intérêts des emprunts et le remboursement des emprunts eux-mêmes.

Ce qui a comme première et absurde conséquence d'obliger l'Etat à emprunter pour accroître son patrimoine et à le revendre pour rembourser ! Sans parler des intérêts qu'il doit mettre à la charge de la population active en Europe pour que ses comptes soient équilibrés, puisque le traité de Maastricht en a décidé ainsi ! La deuxième conséquence tout aussi absurde qu'implacable est la cavalerie (ou roulement de la dette, terme plus lénifiant) des emprunts d'Etats.

C'est ainsi que la Grèce doit vendre son patrimoine pour rembourser ses dettes. Et la France, comme les autres membres de l'Euroland, creusent leurs déficits en empruntant pour prêter à la Grèce qui n'en finit pas de se ruiner. L'effet "boule de neige" va se propager à tous les pays de la zone ; ce n'est qu'une question de temps.

L'absurdité d'un tel du système, bâti sur la monnaie d'endettement de l'Etat, devient de plus en plus flagrante.

Le salut ne peut provenir que de l'émission d'une monnaie dite permanente, sans intérêt ni échéance de remboursement à destination exclusive de l'Etat, rendue possible en Europe par la dénonciation des accords de Maastricht, et mettant fin à l'intervention des marchés financiers et des agences de notation sur une dette souveraine qui ne court plus aucun risque de défaut de paiement. Et pour cause, il n'y aurait plus de dette souveraine sur les marchés !

La gouvernance d'un pays ne doit plus être affaire de fiscalité, mais de finance et de monnaie.

Et les dogmes en matière d'inflation, de déficit budgétaire et de taux d'endettement doivent être jetés aux orties ; ils n'apportent que l'exclusion, le chômage, la misère et la désolation. Ils imposent une pression fiscale insupportable et destructrice qui atteint des sommets dangereux et suicidaires avec la crise économique comme cela est de plus en plus patent.

Mais, pour gouverner un pays, encore faudrait-il disposer d'instruments précis, exacts et fiables, ce qui n'est pas le cas présentement. Tous les indicateurs sont faussés, délibérément ou non. Il en est ainsi :

  • du PIB qui est majoré à tort, notamment et surtout, par la consommation finale des administrations qui n'est qu'une consommation intermédiaire, comme celle d'une entreprise (ce qu'est l'Etat) et qui donc se compense,
  • de la méthode de calcul de la croissance d’une période à l’autre qui favorise les tripotages statistiques ; c'est qu'en effet, l’analyse des variations du PIB comprend deux écarts : l'écart de volume ou croissance et l'écart de prix ; en forçant le premier (écart de pouvoir d'achat également) on réduit le second (écart d'inflation), ce qui réunit les conditions les plus favorables recherchées par n'importe quel gouvernement, quand il cherche à masquer une situation économique dégradée. Sans oublier le calcul du pouvoir d'achat, sujet ô combien sensible ! Les statisticiens se plaignent régulièrement de l'intervention des pouvoirs publics dans leur domaine de responsabilité,
  • des agrégats monétaires qui comprennent bien la monnaie fiduciaire, mais qui n'ont jamais intégré la notion de monnaie scripturale, alors que c'est elle qui constitue la plus grande masse, émise par les banques de dépôts. C'est l'agrégat M3 qui sert de base à la politique monétaire de la plupart des banques centrales pour fixer les taux de croissance et d'inflation, alors que les courbes d'évolutions comparées de cet agrégat avec celles de la croissance et de l'inflation n'ont aucune corrélation. C'est dire la puissance du pouvoir monétaire pour faire passer de telles absurdités ! Depuis plusieurs années (2006, sauf erreur) la Fed a abandonné cet indicateur, ce qui en dit long sur ce qui est encore l’axe central de la politique monétaire de nos banquiers centraux européens !

Mais, n'y a-t-il pas volonté politique de baigner dans la confusion ? C'est tellement plus facile d'exercer le pouvoir sans avoir de comptes à rendre du fait de l’absence de mesures précises !

Enfin, summum de l'aberration collective, la mondialisation des échanges.

On ne parle que de commerce international et de conquêtes de marchés à l'étranger, sans jamais parler des conséquences de l'importation sur l'économie intérieure. Il existe une loi fondamentale en matière d'échanges internationaux que les initiés ne peuvent ignorer, mais dont ils ne veulent pas tirer les conséquences : il n'y a pas d'exportateur dans un pays sans un importateur dans un autre pays, ce qui veut dire qu’au niveau de la planète les exportations sont égales par définition aux importations. On peut en déduire sans risque d'erreur qu'il n'y a pas d'autre croissance qu'intérieure.

Mais, la concurrence est le soutien de la politique de nos Institutions monétaires, car elle fait baisser les prix, d'où une action en profondeur sur l'inflation. Toujours elle !

Qu'importent les ravages occasionnés à l'appareil de production ! Mais, quel acharnement à nous autodétruire !

Il devient donc extrêmement urgent de mettre un terme à la destruction systématique de nos économies nationales par la mondialisation sauvage. Il devient extrêmement urgent de stopper la désindustrialisation de nos pays et il devient tout aussi extrêmement urgent d'empêcher l'alignement inexorable de nos salaires sur ceux des pays pauvres. Tout ceci n'étant que la conséquence d'une concurrence effrénée, dopée par la mondialisation frénétique et poussée à bout par la recherche de toujours plus de compétitivité, soutenue avec un acharnement quasi-thérapeutique par Bruxelles.

Il est grand temps que l'on ouvre les yeux sur une organisation et des institutions nocives, à plusieurs égards, pour le bien public.

 

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